Hélène (55 ans, médecin) nous offre son témoignage en tant que Donneuse de  moelle osseuse.

Alors qu’elle n’avait que 17 ans, son histoire personnelle a été marquée par le sujet. Elle a perdu son frère aîné Pascal, atteint d’une leucémie aiguë. Leur plus jeune frère était compatible pour faire don de sa moelle osseuse mais malheureusement, Pascal n’a pas survécu assez longtemps pour être greffé.

En 1993, après un don du sang, Hélène s’inscrit sur le registre de donneurs de moelle osseuse.

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Et c’est 24 ans plus tard, en août 2017, qu’elle a été contactée par l’EFS : elle pourrait être compatible avec une personne en attente de greffe.

« J’étais tellement contente, c’est vraiment quelque chose que je voulais réaliser dans ma vie ».

On lui annonce alors qu’il n’y avait qu’une chance sur 1 million de trouver quelqu’un de compatible.

« Les chances de compatibilité se précisent au fil des prélèvements ! Ces quelques rendez-vous demandent un peu de temps mais le don se rapproche».

Un premier prélèvement sanguin est réalisé en septembre à l’EFS de Versailles pour faire des examens plus poussés. Suivront un 2nd prélèvement en  octobre et un dernier en novembre à l’Hôpital Henri Mondor, l’hôpital où elle sera prélevée. Pour finir la procédure, un passage au tribunal d’instance est nécessaire pour s’assurer « que je ne faisais pas cette démarche sous contrainte ».

« La coordination et la collaboration internationales sont vraiment impressionnantes. Je sais que ma moelle est partie aux Etats-Unis ! »

Le 6 décembre, c’est le grand jour. Et comme un signe du passé, le hasard a voulu qu’elle fasse ce don dans l’hôpital où son frère était décédé 37 ans plus tôt, ce qui la touche particulièrement.

Pour ce don, Hélène a passé 2 nuits à l’hôpital. « J’ai eu une anémie après le don mais en quelques jours, ça allait complètement. Ce n’est pas grand-chose. »

« Ce don m’a permis de sauver quelqu’un. Le seul fait de le savoir motive réellement à cet engagement.»

Comme le stipule la loi française, Hélène ne sait pas qui a reçu sa moelle osseuse : « il y a une confidentialité et tout est anonyme. J’ai quand même pu prendre des nouvelles de cette personne quelques mois plus tard. J’ai écrit un message que j’ai transmis à l’hôpital. Ce message a ensuite été vérifié, traduit puis envoyé au receveur qui peut ensuite répondre s’il le souhaite. J’ai reçu une réponse, toujours anonymisée, quelques temps plus tard : tout allait bien !».

Pour conclure notre échange, Hélène a souhaité rappeler :

« Il ne faut pas attendre de vivre un drame personnel pour décider de s’inscrire sur le registre des donneurs de moelle osseuse. Franchissez le pas !»